vendredi 24 juin 2011

24.6.2011 La mondialisation et son bâtard l’UE

Le texte ci-dessous m’a été envoyé par un certain Pierre. Il s’agit d’une lettre qu’il a envoyée au courrier des lecteurs d’un grand quotidien romand. J’ai hésité à le publier puis j’ai décidé de le faire pour deux raisons : premièrement il n’est pas paru dans le quotidien en question et deuxièmement les thèmes abordés sont d’une actualité brûlante. Le voici donc in-extenso.

Sécurité alimentaire : Les agriculteurs du Jura qui voulaient acheter du foin en France se voient refuser la vente de cette nourriture pour leurs bovins. Les français en manque pour ses propres agriculteurs les serviront d’abord.

Toujours au sujet de la sécurité alimentaire les britanniques assurent qu’en cas de pénurie ce sera « british first » et s’il reste quelque chose on exportera.

Et encore au sujet de la sécurité alimentaire avec les suites de l’affaire des concombres espagnols pas contaminés mais qui ont été détruits faute de consommation. Un exemple supplémentaire des dérives de cette agriculture ou plutôt de cette monoculture intensive et délocalisée. L’Espagne réclame des compensations à l’Allemagne et à l’UE. Imaginons maintenant les consommateurs de toute l’Europe qui, pour diverses raisons comme par exemple celle de donner la préférence au jardin qui est au bas de son immeuble ou parce qu’il refuse les OGM ou bien qu’il préfère les endives, se verront après moult et copieuses invectives réclamer par un pays gros producteur maraîcher ou fruitier, des indemnités compensatoires pour ses industriels de la bouffe, indemnités qui devraient être versées par les pays hôtes de ces consommateurs du refus. Où irions-nous ou plutôt où irons-nous car c’est bien cela qui nous attend.

La dette Grecque est à nouveau déclassée, on craint que les prochains sur la liste seront le Portugal, l’Espagne et l’Italie.

Qui passera à la caisse à fonds perdus? En premier lieu l’Allemagne gros travailleur et aussi gros bailleur de fonds et les autres pays riches de l’UE. Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que tous les employés de la fonction publique soient remplacés par des chômeurs payés à 1€50 de l’heure

Trois effets qui démontrent que la mondialisation est non seulement une farce dont ne profite qu’une certaine élite qui se remplit les poches et qui peut jouer aux oiseaux migrateurs pour aller s’établir dans les endroits les plus « confortables » mais aussi une grave perversion nuisible à la vie et à la biodiversité de notre planète. Les créations humaines de ces 3 derniers siècles ont été initiées soit par l’appât du gain soit sont les résultantes irréfléchies d’événements dramatiques.

L’OMC n’est pas un organe régulateur du commerce, d’ailleurs le commerce doit-il être régulé selon les critères de l’OMC ? À l’évidence non. Le commerce estampillé OMC n’est que générateur de déchet et de détritus, il n’est basé que sur le prix le plus bas. Que la Chine nous empoisonne avec ses produits alimentaires et ses jouets ou nous submerge de résidus avec sa production de très basse qualité et aucun de ces « spécialistes » n’y trouve à redire bien au contraire, on râle ils nous appliquent la méthode Coué.

L’économie à long terme devrait être exclusivement basée sur un nouveau label (à créer) le TQaDP Total Quality and Durability Products qui exclurait tous les produits et les services à durée de vie limitée. Pour preuve que c’est faisable j’ai un T-shirt qui date d’il y a 30 ans, fabriqué aux Etats-Unis et distribué gratuitement comme publicité par une entreprise technologique, je l’ai porté et lavé des centaines de fois et pas un trou, pas de trace d’usure, pas de couture déchirée, comme neuf… voilà un exemple de ce qui mériterait le label TQaDP.

L’Union Européenne a été construite en plein après-guerre, il ne fallait pas que ÇÀ se reproduise, sur ce noyau sont venus se greffer des pays pour qui l’Europe devenait le jardin d’Eden, une source quasi inépuisable de revenus, une garantie que les pays riches allaient « cracher au bassinet » pour couvrir leur dette galopante et incontrôlée (voilà pourquoi la Suisse les intéressent tellement). J’ai vu en Espagne une luxueuse fontaine avec jeux d’eau munie d’une plaquette : « construite avec les fonds de l’Union Européenne ». L’Europe çà sert aussi à çà : combler la folie des grandeurs de certains pays.

Les bâtisseurs de cette Europe et leurs fils spirituels ont cru qu’il était possible de créer un grand Etat à l’image des Etats-Unis mais c’était oublier que cette Amérique a été conçue sur les cadavres des autochtones et que les premiers migrants furent des repris de justice, des prostituées, des fanatiques religieux et des laissés pour compte économiques, c’est ne pas voir que les USA tiennent grâce à un système belliqueux construit sur la schizophrénie de l’état d’agressé agresseur.

Les composantes de l’Europe ont DES histoires voire des cultures qui n’ont rien de commun avec le nouveau monde. L’UE basée sur la volonté d’unité et de lissage est en fait profondément ancrée dans le chacun pour soi cette dichotomie fait qu’elle a débuté sa vie aux soins intensifs d’où elle a été progressivement transférée en soins palliatifs, maintenant il est temps de faire appel à Exit pour la faire passer de vie à trépas et ensuite envisager une renaissance sous sa forme multiple et diversifiée.

Les solutions existent :

- un rétablissement des frontières séculaires

- une production de proximité que ce soit dans les domaines agro-alimentaires (en visant particulièrement à l’autosuffisance), des biens, des services ou de l’énergie (en muselant notre voracité).

- Que l’Extrême-Orient produise pour et infecte son marché intérieur !

- Une régulation par droits de douane modulés en fonction des taux de change des monnaies et des différences de niveaux de vie.

- Et pour conclure que la Suisse n’aille pas se mettre dans ce bourbier tout en réfléchissant à ce que disait un éminent professeur d’économie canadien dans les années 70 : C’est l’économie qui doit s’adapter à la dimension d’un pays et non pas un pays qui doit adapter sa dimension à l’économie. C’est aussi un peu l’histoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf.