En cette
période de fêtes surgit immanquablement le leitmotiv approprié à ce temps empreint de bonne volonté et de philantropie :
Solidarité…soyons solidaires…solidaire…faisons preuve de solidarité !
Quel beau
sujet pour une épreuve du bac de philosophie : « Peut-on encore être
solidaire au XXIe siècle ? ». Le monde est devenu individualiste, les
amis, virtuels. Que l’on ne se touche, que l’on ne se « frotte »
surtout pas. En fait cette évolution est tout-à-fait normale, la solidarité, la
vraie, celle du cœur, celle de l’âme en plus de celle de la générosité ne peut
se pratiquer qu’au sein de communautés à taille humaine. Elle ne peut exister qu’entre personnes qui se « connaissent », qui ont la même
culture, la même langue, les mêmes expressions, le même langage, le même mode
de vie, en bref qui ne sont pas différents de nous, qui sont à notre portée. Je
le dis : « de mêmes racines voilà le ciment d’un peuple ».
J’ai été élevé dans un village qui, dans mon enfance, comptait environ 1500 habitants
et pourtant on se connaissait presque tous par les enfants qui allaient à l’école,
les membres du chœur mixte, les pompiers, la fête de Noël de la commune, etc.
On savait que telle ou telle personne traversait une période difficile et on l’aidait
anonymement par de petits gestes. Notre voisine, qui par la suite devint une
artiste de renommée internationale, tirait à ses débuts de diable par la queue
et ma mère, dans un geste très naturel, lui apportait un cake, une tarte ou des fruits qu’on allait
cueillir chez ma grand-mère. La solidarité coulait de source dans notre commune comme dans bien d'autres.
Comment
voulez-vous être solitaire autrement que pour vous donner une bonne conscience
avec une personne qui ne parle pas la même langue que vous, qui ne fait rien
pour s’intégrer, qui vit selon ses rites, refuse votre mode de vie et vos traditions mais qui en revanche sait si bien
aller frapper à la porte des services sociaux.
La nature au
cours des millénaires d’évolution a adapté les hommes à la région où ils
doivent vivre mais l’homme qui se prend pour un Dieu veut tout bouleverser car
il se croit intelligent : Mélangeons, transbordons, multi……ismons. Il ne se
rend pas compte qu’il construit, en commettant conjointement tant d’autres erreurs, sa propre fin.