mardi 21 juin 2011

21.6.2011 Toujours sur le même sujet de la baisse de la fiscalité

Interview de Thomas Piquetti économiste français de gauche qui s’exprimait sur les ondes de la RTS sur le sujet des baisses de la fiscalité pour les entreprises et de la concurrence (néfaste) entre régions (cantons).

Un économiste reste un économiste qu’il soit de droite ou de gauche il est un chantre de la mondialisation. Que ce monsieur ait raison sur le fond ne fait aucun doute. Baisser la fiscalité des entreprises rend à terme un Etat exsangue. Il a cependant tort lorsqu’il parle d’un retour au protectionnisme comme réponse à des baisses fiscales. Cette affirmation est totalement fausse car ce ne sont pas les baisses fiscales dans les Etats qui provoquent une concurrence déloyale, le mal est à rechercher dans la disparité des niveaux des salaires. Les coûts de production sont divisés par des facteurs 100 en Chine par exemple où les ouvriers travaillent 6 voire 7 jours sur 7 pour des salaires de misère, qu’ils sont logés à 8 ou plus dans des dortoirs, qu’ils n’ont pas de vacances, qu’ils se contentent de repas très frugaux, demain ce sera en Afrique, puis ailleurs encore, les entreprises émigrent constamment. Même près de chez nous, allons voir dans les grandes serres de culture espagnoles qui n’utilisent que de la main d’œuvre marocaine ou provenant d’Afrique sub-saharienne une main d’œuvre « hébergée » dans des « bidonserres » et payée au lance pierre. Que la fiscalité passe dans ces pays de 5% à 30% ne changera pas grand-chose les patrons s’y retrouvent en nous inondant de leurs produits. Alors OUI au protectionnisme la seule voie vers une économie fair-play.

Je m’autorise de publier ci-dessous une lettre au courrier des lecteurs du journal 24Heures d’une dame de Lausanne pour la raison que j’ai toujours plaisir à lire les textes de personnes qui RÉFLÉCHISSENT et voient plus loin que le bout de leur nez. Ses remarques concernant le futur musée qui sera implanté à la gare de Lausanne sont d’une justesse imparable, non seulement il s’agit d’une verrue cubique sans recherche (où sont les architectes de l’opéra de Sydney) reflet de ce Lausanne de gauche qui met en fièrement en exergue le fait d’être la capitale européenne des gays et la ville suisse où on dispose du plus grand nombre d’endroits où on s’éclate (au détriment d’une population qui souhaite pouvoir dormir en paix et dans le calme) et ou on deale allégrement et en toute impunité mais aussi une source de nuisances de toutes sortes.

Lausanne s/Bronx

A chaque nouvelle construction, on se dit que, cette fois, on a touché le fond et que les autorités du lieu n’iront pas plus loin dans la laideur et la banalité. Mais à chaque fois nos édiles et leurs banquiers ajoutent un cran dans la disgrâce. C’est ainsi que le nouveau projet de Musée à la Gare qui se présente sous la forme d’un hangar ou d’un bunker nous frappe par son outrage à l’esthétique et son absence de geste architectural. Les discours qui l’accompagnent témoignent de l’incompétence crasse des bureaucrates en matière technique: Pas de vibrations, disent-ils d’un bâtiment accolé aux rails. Pas de pollution, assurent-ils en ignorant les trains spéciaux et dangereux qui frôlent le site régulièrement. Et, cerise sur le gâteau, la place sera un lieu de rencontre et de passage. C’est dire que l’on projette d’ajouter une fréquentation culturelle et commerçante dense aux débordements croissants de la mobilité liés à la gare et aux trains. Sans préciser, bien sûr, qu’une population dense entraîne une délinquance à sa mesure. Une éternelle croissance de la fréquentation mènera à une croissance du trafic de drogue, de la violence des tags et des vols que l’Etat et la ville peinent à contenir aujourd’hui déjà. Ce projet est un prototype de la densification urbaine, destructrice et pathogène. Pour les banquiers, densifier la fréquentation, c’est densifier les gains et faire cohabiter les affaires, la politique, la culture et les transports. Et que demande le peuple? L’Art, le Paysage, le calme à l’abri des déraillements et des déchets toxiques. Faudra-t-il s’étonner s’il dit non une nouvelle fois?

Micheline Félix, Lausanne